Source : Nord Littoral (octobre
1998)
HELENE VASSEUR EXPOSE A LA GALERIE ATOUT CŒUR L’art de se mettre à
la colle |
|
Après avoir exploré
divers styles de peinture, l’artiste locale vient d’achever une période de
collages, qu’elle expose rue Royale |
|
|
|
Le virus est familial.
De parents peintres (M. et Mme Bessière ont laissé
un bon et marquant souvenir à Calais avant de partir sous la Loire), Hélène
Vasseur a baigné dans une ambiance picturale propice au développement de la
fibre artistique. Mais elle a affirmé rapidement sa singularité, son
objectivité et surtout sa propension à la découverte, à l’expérimentation. « Je
ne me satisfais pas de ce que j’ai fait », déclarait-elle encore
vendredi soir, lors du vernissage de sa troisième exposition à la galerie
Atout Cœur. « J’essaye toujours de chercher autre chose, de connaître
des techniques différentes, d’apprendre des autres. » Multiple et homogène Les œuvres exposées
depuis vendredi dans la galerie de la rue Royale sont en fait la synthèse
d’une période de deux ans qu’Hélène Vasseur a consacré aux collages et à ses
différentes techniques. Et quand on se promène entre les tableaux, on se dit
qu’elle apprend foutrement vite : les œuvres sont équilibrées, sages
mais intenses, douces mais inspirées. Au centre, comme un thème récurrent,
comme une "figure de style" : le visage, souvent mélancolique,
venant ponctuer l’ensemble d’une humanité à laquelle Hélène Vasseur tient
beaucoup. |
Car si elle a déjà
peint des paysages, des natures mortes, rien ne l’intéresse plus que
l’expression d’un visage, l’émotion de l’humain. Papier, carton et tissus
s’assemblent avec justesse, reliés entre eux par une acrylique fédératrice,
un coup de pinceau unioniste pour le plus grand plaisir de l’œil. Car ce qui
étonne également, c’est cette unité trouve à partir d’éléments disparates et
que l’on regrette souvent dans les collages : l’audace est peut-être
présente mais l’homogénéité rarement là. Hélène Vasseur parvient elle, à nous
faire fixer des détails originaux, puis dans un recul d’un mètre, appréhender
un tableau unique. Quand on s’interroge
sur l’apparente mélancolie de ses portraits, elle semble s’excuser de faire
passer un sentiment : « Je ne peins pas pour raconter une
histoire », dit-elle. « C’est plutôt une sensation, un
instant : ces collages, je les ai faits assez rapidement, quasiment dans
l’urgence. » Une urgence dont découlent aujourd’hui, sur les
cimaises d’Atout Cœur, un sérénité et une douceur apaisantes. Formée aux Beaux-arts
de Calais, animatrice d’un groupe de peintres amateurs à Audruicq, Hélène
Vasseur compte maintenant se tourner vers la gravure dont elle veut apprendre
les techniques avant de prétendre en faire. Modeste avec ça… |